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The Pan African Music Magazine
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Papa Wemba, forever de génération en génération

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Le 28 octobre 2016 sort un disque que les fans du M’Zee Fula Ngenge, le créateur d’idoles, le chef coutumier du village Molokai attendaient depuis plusieurs mois. En fait, depuis la mort de Papa Wemba, le 24 avril dernier, sur la scène du FEMUA – le festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Abidjan).

Forever de génération en génération, puisque c’est ainsi qu’il s’appelle, était depuis longtemps en gestation, et aura donc été terminé après la mort d’une des plus grandes voix africaines du XXe siècle. Il est vrai que Wemba a toujours eu à cœur d’ouvrir sa musique aux jeunes talents, ce qui était une manière aussi de se renouveler, et d’élargir toujours plus son public. De génération en génération, donc. C’est ainsi qu’on y retrouve le tanzanien Diamond Platnumz, qui fait un carton en Afrique de l’est, et qui a retrouvé Papa à Paris pour le déjà fameux Chacun pour soi (déjà paru en single cette année).

Il a aussi convié sa compatriote MJ30 (Rumba Originale), ou encore la fabuleuse voix du griot guinéen Sekouba Bambino (Azanga), qui autrefois fit ses classes au Bembeya Jazz. Wemba semble toujours aussi à l’aise, faisant planer sa voix sur la kora ouest-africaine comme sur les nappes synthétiques et orientales de Dar es Salaam ou de Zanzibar. C’est qu’en dépit, ou à cause de l’éclectisme de cet album, son charisme et sa voix extraordinaire s’imposent, par-delà la mort. C’est évident lorsqu’on écoute les titres les plus acoustiques de cet album d’outre-tombe. Baila Kinzonzi est de ceux-là. Une ballade qui débute sur des airs de flamenco et vire à la bossa-nova, tandis que la voix de Wemba, qui tantôt caresse, tantôt tempête comme celle d’un chanteur d’opéra, fait éclater ce qu’il aura toujours été : un immense interprète ! D’ailleurs, il est un des rares (avec Caetano Veloso) à s’être risqué à reprendre La voix d’or du Venezuela, Simon Diaz, dont la tonada de luna llena est l’un des titres les plus surprenants de l’album. Une complainte énigmatique dans laquelle un héron noir combat un fleuve, évoquant la manière dont se rencontrent deux cœurs. Le tout, sous le regard de la lune muette.

En somme, bien des chemins, bien des pistes sont en gestation dans cet album testamentaire, qui navigue entre plusieurs eaux. Celles du fleuve sous la lune descendante resteront nos préférées, comme celles où la guitare sèche, seule, accompagne la voix de Wemba, planant comme un épervier sur les images de sa vie.


« Les morts ne sont pas sous la terre, ils sont dans l’arbre qui frémit, ils sont dans l’eau qui couyle, ils sont dans la case, ils sont dans la foule, les morts ne sont pas morts. » – Birago Diop, Le souffle des ancêtres

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis, écrivait autrefois Birago Diop. Wemba non plus n’est pas mort. Il est encore là, de génération en génération.

Papa Wemba – Forever de génération en génération, Cantos – 2016 dispo sur iTunes

Lire ensuite : Les guitar heroes d’Afrique
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